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6 novembre 2006

«Je ReVeNdiQuE Le PrEmiEr RôLe PoUr Le PS»

Dans dix jours, les militants socialistes voteront pour désigner leur candidat à la présidentielle.
Alors que Laurent Fabius, Ségolène Royal et Dominique Strauss-Kahn participeront cette semaine aux deux derniers débats de cette campagne interne, le premier secrétaire du PS, François Hollande, met en garde contre des «débordements» éventuels en fin de campagne.

fh


    Pour qui voterez-vous le 16 novembre ?

Dans la période où nous sommes, je ne crois pas utile de dire mon choix. Car l'essentiel, pour le premier secrétaire du PS, c'est de rassembler. Ma responsabilité est de tout faire pour que le vote des militants puisse être clair, transparent et respectueux. J'ai donc veillé à être le garant de la procédure ­ le débat ­, de sa conduite ­ le respect ­ et de sa conclusion ­ le rassemblement. Personne ne peut contester l'impartialité dont j'ai fait preuve. Enfin, je fais toute confiance aux adhérents du PS. Ils savent ce qu'ils ont à faire. Et ils le feront les yeux ouverts pour que le vote du 16, et si nécessaire du 23, soit fondateur.

    Souhaitez-vous, comme Ségolène Royal, que l'affaire soit réglée dès le premier tour ?

Je souhaite une participation massive dès le premier tour. Le vote, comme son résultat, doit être incontestable. Et s'il doit y avoir un second tour, ce ne doit pas être un moment de séparation et de division. Car le choix ne sera pas entre deux orientations, mais entre deux personnalités, qui, au-delà de leurs différences, porteront le même projet.

    Les derniers débats ont été plus chahutés. Ne craignez-vous pas qu'au final cela affaiblisse le candidat socialiste ?

Je ne me suis pas plaint de la liberté de propos des uns comme des autres. Car nul ne pourra dire que le vote sera intervenu dans le noir et par surprise. Nul ne pourra prétendre que celui ou celle qui en sortira vainqueur n'aura pas les capacités d'aller plus loin. Ces débats sont une bonne préparation pour la suite. Mais j'ai été affligé par les quelques débordements intervenus au Zénith. Je ne veux pas d'un parti de supporteurs, de porteurs de pancartes ou de lanceurs de confettis. Cela vaut pour tout le monde. Siffler un socialiste est un comportement absurde : notre candidat doit sortir grandi de la primaire, pas amoindri ! Aucun débordement de cette nature ne doit se reproduire.

    Quel regard portez-vous sur chacun des trois candidats ? Commençons par Laurent Fabius, qui se dit le plus à gauche.

Le choix qu'il a fait depuis le congrès du Mans, c'est d'être «clairement à gauche». C'est la leçon qu'il veut tirer de l'échec de 2002. Je respecte cette évolution. Et je me réjouis qu'il se réfère au projet socialiste. J'y ai pris plus que ma part.

    Ségolène Royal est-elle populiste ?

Elle cherche à prendre la mesure de la crise civique. Et à inventer de nouveaux instruments au service des citoyens. Elle veut comprendre l'opinion et se faire écouter d'elle. Mais c'est dans une démarche globale qu'il faut trouver les réponses au renouvellement de la démocratie. La démocratie participative, sûrement, mais sans oublier la démocratie sociale et la démocratie représentative.


    Et la «social-démocratie» de DSK ?

Il a raison d'appeler un chat un chat, et un socialiste un social-démocrate. Mais, quand on porte le beau nom de socialiste, pourquoi en changer ? La social-démocratie est désormais notre identité politique. Néanmoins, elle n'est pas installée en France comme elle l'est en Allemagne ou en Europe du Nord, notamment dans les rapports avec le mouvement syndical.

    Quel sera votre rôle dans cette campagne ?

Je revendique le premier rôle pour le Parti socialiste lui-même. Car l'intérêt du candidat et les conditions de la victoire en 2007 passent par le respect de ce que représente le PS. Le vote d'investiture sera un contrat passé entre le parti et son candidat, pas une délégation ou un transfert de responsabilité. J'ai trop le souvenir de 2002, quand le parti a été plus spectateur qu'acteur. Pour ne pas reproduire ce schéma ­ dont je porte une part de responsabilité ­, le PS devra être au coeur de la campagne présidentielle. Après s'être puissamment renouvelé, avec plus de 70 000 nouveaux adhérents, ce serait plus qu'une faute de le laisser de côté. Au lendemain de la désignation du candidat, nous lancerons d'ailleurs une campagne d'adhésion : les adhérents de la campagne, en attendant les adhérents de la victoire. Il faut que le parti grossisse, s'élargisse à d'autres couches sociales.

    Regrettez-vous de ne pas être le candidat du PS ?

Je n'ai ni regret ni remords. Mon mandat de premier secrétaire aurait pu me conduire à être le candidat. C'était la ligne de pente naturelle, s'il n'y avait pas eu les divisions entre les partisans du oui et du non au référendum sur l'Europe et l'obligation de la synthèse qui a suivi. Mais je ne voulais pas être un candidat de plus. J'ai décidé que je ne devais pas ajouter, mais agréger.

    Que deviendrez-vous en cas d'élection de Ségolène Royal à l'Elysée ?

Nous n'en sommes pas là. Elle n'est même pas encore désignée ! Mais ma position sera la même, que ce soit elle ou un autre. Je ne suis pas à la recherche d'un poste, mais à la conquête d'un succès pour la gauche. Je poursuivrai librement ma vie politique, comme depuis ma première élection comme député en 1988. J'organiserai moi-même mon propre destin. Et mènerai la campagne du PS pour les législatives après la présidentielle.

    Qui est le meilleur candidat pour battre Sarkozy     ?

Celui ou celle qui gagnera la primaire, car il aura traversé des épreuves, supporté des coups, mais su convaincre un parti composé de militants exigeants et épris de victoire. Mais il ne pourra pas gagner seul face à la droite. Il aura besoin d'une équipe solidaire, d'un parti mobilisé et d'une gauche rassemblée.


    Où en sont vos discussions avec le reste de la gauche, en particulier la gauche de la gauche ?

Nous venons de conclure un accord de candidature commune pour la présidentielle avec le PRG. Je propose la même méthode au MRC. Avec les Verts, nous travaillons à l'élaboration d'un accord programmatique. Avec le PC, nous voulons établir des convergences, et nous respectons son choix de présenter à côté de nous une candidature unique de la gauche antilibérale... même si je suis moi aussi de gauche et antilibéral. L'émiettement n'est jamais souhaitable. C'est pourquoi je veux établir un rapport de confiance entre ce pôle et le PS. Pas seulement pour battre la droite et écarter l'épée de Damoclès de l'extrême droite, mais pour donner un espoir à notre pays.

Source: Libération

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