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27 octobre 2006

L’aDoPtiOn à La MaDoNnA ?

La star multi-millionnaire est l’heureuse mère d’un bébé de 13 mois choisi au Malawi.
En neuf jours. Une affaire rondement menée.
A Terre des Hommes, Marlène Hofstetter ne mâche pas ses mots. Et dévoile une facette effrayante de l’adoption internationale.
Il est amer, Yohane Banda.

«Je n'avais pas compris que Madonna garderait mon enfant pour de bon. On ne m'a jamais dit que l'adoption signifiait que David ne serait plus mon fils.»

Une semaine après le départ pour Londres de son bébé de 13 mois, le père biologique fait volte-face.
Il n'est plus si heureux que ça de voir son petit échapper à la misère en quittant le Malawi.

«Je préférerais le savoir à l'orphelinat, où je peux le voir quand je veux», confiait-il dimanche à l'Agence France Presse depuis son village de Lipunga.


De quoi relancer la polémique autour de cette adoption-express (lire ci-dessous).
Par dérogation spéciale, Madonna a obtenu l'aval du Malawi lors d'une simple visite de neuf jours.
Au lieu des 18 mois de résidence exigés par la loi!
Une brèche bienvenue, estiment ceux qui souhaitent voir s'ouvrir
les portes de l'adoption internationale pour les 900 000 orphelins de ce pays durement frappé par le sida.


madonnamalawi2

Au contraire, Marlène Hofstetter juge parfaitement irresponsable l'attitude de Madonna.
Directrice du secteur «Adoption» à Terre des Hommes, elle dénonce un très mauvais signal.


On s'en prend à M
adonna. Mais l'adoption est pratiquement impossible s'il faut résider 18 mois au Malawi! N'est-ce pas aberrant ?

Plusieurs pays du continent, c'est vrai, interdisent l'adoption par des étrangers. Les Africains eux-mêmes adoptent peu. Ce n'est pas nécessaire. Traditionnellement, la famille élargie s'occupe des orphelins. Mais le sida a changé la donne. Les orphelinats débordent et les familles élargies sont décimées. Changer la loi pourrait permettre à certains enfants d'avoir des parents étrangers. Mais ce ne serait pas la panacée. Le sida laisse de grandes fratries d'orphelins. Rares sont les Occidentaux disposés à en adopter plusieurs à la fois. Et comment les séparer!

Que reprochez-vous exactement à Madonna ?

Elle va dans un pays, choisit un enfant, finance quelques projets humanitaires, obtient que la loi soit contournée et revient avec un bébé qu'elle a choisi parmi douze enfants. C'est le même problème avec Johnny Hallyday, qui a réussi à adopter au Vietnam en l'espace de deux mois. En général, il faut compter au moins deux ans entre les premières démarches et l'arrivée de l'enfant. Du moins pour les parents souhaitant certaines garanties éthiques. Ceux qui se font moins de scrupules, s'ils ont trente ou quarante mille francs à dépenser, règlent l'affaire en quelques mois. Il suffit de graisser la patte à quelques intermédiaires sur place. C'est pourquoi de plus en plus de pays exigent de passer par un intermédiaire agréé. Pas la Suisse, malheureusement.

C'est le trafic d'enfants qui vous inquiète ?

Il est florissant. Enfants achetés, volés, déclarés morts puis «nés» sous une nouvelle identité… Tout existe. A vrai dire, quand les parents se lancent seuls dans l'aventure, ils ne savent pas d'où vient l'enfant. Certaines ambassades occidentales au Guatemala exigent un test ADN de la «mère» qui l'abandonne. Il est arrivé qu'une femme propose en tout une quarantaine de bébés. En Haïti, certes crèches partent à la «pêche» aux enfants, dans les villages, après avoir pris «commande» auprès des futurs parents. Comment être sûr qu'ils ne sont pas volés ou achetés?

Comment se fait-il, d'ailleurs, qu'on puisse adopter un enfant qui a encore un de ses parents?

C'est légal. Pour adopter, il suffit d'avoir le consentement des parents biologiques. Il y a d'ailleurs des cas moralement défendables. En Inde, par exemple, une mère célibataire est mise au ban de la société et parfois même risque sa vie. L'enfant, plus tard, pourra sans doute comprendre l'abandon. C'est beaucoup plus difficile à vivre quand la filiation a été brisée pour des raisons économiques. Vaut-il mieux vivre pauvre dans sa famille que riche chez des étrangers? L'adolescent se demande pourquoi il y a eu droit, et pas ses frères et sœurs restés dans la misère. La déchirure est souvent insurmontable.

Le père du petit David dit regretter d'avoir accordé l'adoption. N'est-ce pas curieux?

C'est très africain. Il est banal de placer son enfant chez ceux qui pourront s'en occuper le mieux. Cela n'implique pas pour autant de couper le lien familial.

Reprochez-vous aux stars d'adopter des enfants au lieu d'aider les parents à rester vivants?

Adopter, aujourd'hui, est un acte égoïste. On veut un enfant pour soi. Pas pour rendre service. C'est naturel. Et ça ne pose pas de problème tant qu'on veille à respecter l'intérêt de l'enfant. Toute la question est là.

Vous dressez un tableau alarmant. Comment adopter sans participer au «marché» de l'adoption?

Les pays qui ont signé la Convention de La Haye s'engagent à ne recourir qu'en dernier ressort à l'adoption internationale, après avoir cherché une solution dans le pays d'origine (famille d'accueil, etc.). Ça aide, mais ce n'est pas suffisant. La Roumanie n'est pas parvenue à stopper le trafic d'enfants qu'en interdisant l'adoption internationale.
En Suisse, six intermédiaires (dont nous sommes) se sont donné une charte éthique. Mais nous formons une minorité. A Terre des Hommes, certains pays sont tout simplement sur liste noire. Haïti, Guatemala, Népal, ou encore le Cambodge et le Vietnam, malgré leurs efforts.


Source: La Tribune de Genève

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